Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 décembre 2012 5 21 /12 /décembre /2012 20:47

FOOTNESS-UNE.jpg

 

Sortie en février 2013

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
20 décembre 2012 4 20 /12 /décembre /2012 23:05


À l’heure des déficits publics et de la crise économique, le Parisien, à la suite des articles du Canard enchaîné, revient dans son édition du 9 janviers sur les PPP, partenariats publics-privés. Le quotidien donne de l’eau au moulin à ceux qui pensent que les gestionnaires politiques sont aussi responsables des difficultés économiques que les dépenses sociales.

Le lecteur apprend ainsi que les grands travaux (pentagone français, prisons, hôpitaux, stades, etc.), issus du partenariat public-privé instauré en 2002, sont « une bombe à retardement de 60 milliards d’euros ». Philippe Herlin, chercheur en finances, explique que « le PPP c’est de la dette masquée ». Par exemple, la construction du Pentagone français va coûter 745 millions d’euros, mais l’État devra en pratique verser la bagatelle de… 3,5 milliards d’euros de loyers.

Quelle est l’origine de ce contresens économique ?

En fait, la France a instauré ce partenariat en 2002 alors qu’il avait commencé au début des années 90 au Royaume-Uni. Cette nouvelle donne économique offrait une très bonne affaire au privé et une facilité à courte vue pour le gouvernement parce qu’elle diminuait la charge de l’investissement dans le budget.

Pourtant, plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer cette gabegie rampante. La Cour des comptes (Philippe Seguin en tête) a notamment épinglé le recours aux PPP dans la construction des établissements pénitentiaires. Le coût de construction pour une place de détenus couterait ainsi 108 300 euros en maîtrise publique contre 145 500 par le privé.

Comment contrôler cette fuite en avant ?   

L’ancien ministre des Finances, Jean Arthuis, est très sévère avec ces contrats qu’il qualifie « de fuite en avant qu’on ne pourrait plus contrôler ». Il affirme que les PPP sont « une commodité à court terme qui permet de lancer des projets sans faire apparaître tout de suite au budget l’ampleur des dépenses ». Pour contrôler cette fuite en avant, il préconise que « ces contrats soient inscrits clairement dans les projets de loi des finances annuels, avec l’état exact des investissements pour permettre d’avoir un meilleur contrôle et surtout de réintroduire des arbitrages sur des sommes colossales qui impactent l’avenir ».

Même au pays qui a inventé ce partenariat, c’est la désillusion. Le premier ministre britannique, David Cameron a annoncé sa volonté de faire 1.5 milliard d’économie sur les contrats en cours. 800 contrats ont été signés depuis les années 90. Mais depuis la fin des années 2000, certains hôpitaux ne peuvent plus payer leurs loyers. 70 sont en situation de faillite. Nombre de Britanniques réclament désormais de faire machine arrière…

Quelles leçons tirer de cette dommageable gestion publique ?

D’une part, il est regrettable qu’aucun principe de précaution ne soit instauré, quand bien même certains regarderaient toute idée en provenance du monde anglo-saxon comme nécessairement lumineuse. Les hommes politiques doivent suivre avec attention ce qui se passe à l’étranger, mais ne pas s’empresser à appliquer localement des opérations qui n’ont pas prouvé leur efficacité et leur sécurité à long terme.

D’autre part, ces regrettables erreurs devraient servir de leçons quant au contrôle de nos gouvernants. Il manque clairement une autorité de surveillance compétente en investissements et emprunts nationaux ; la Cour des comptes n’intervenant qu’a posteriori.

Enfin, l’objectif d’un modèle économique sain est d’enrichir la collectivité. Que penser, dans ce cadre, de ces loyers versés au privé qui reviennent à payer au final plusieurs fois le coût initial de l’équipement public ?

Source  http://www.unidivers.fr

Partager cet article
Repost0
20 décembre 2012 4 20 /12 /décembre /2012 23:02

 Dragan Brkic > La dépendance des personnes âgées | Un défi humain


DSC00010

Dragan Brkic est artiste, écrivain et engagé en politique. Électron libre de la pensée à Rennes, il est apprécié pour ses grandes qualités humaines, dont son ouverture d’esprit. Il attire notre attention sur la question de la dépendance, mais aussi de la transmission entre générations et l’occultation de la vieillesse et de la mort dans notre société. En contrepoint, un encart au milieu de l’article présente la résidence intergénérationnelle « Simone de Beauvoir » – une réussite qui doit servir d’exemple.

“La mort n’est rien, c’est le mourir qui importe.” (Etiemble)

Le traitement de la dépendance est un défi majeur pour notre société – pour l’humanité entière. Mais peu d’entre nous en ont pleinement conscience. Habituellement, nous vivons activement sans nous soucier du quatrième âge. C’est souvent l’accompagnement d’un proche en perte d’autonomie qui nous éveille à cette véritable déchirure.

Personnellement, j’ai toujours aimé la compagnie des anciens. Jeune, j’appréciais particulièrement les conversations avec les vieux montagnards et les campagnards. Et comme je n’ai connu qu’une grand-mère maternelle, je n’ai pas eu à vivre de très près les désagréments de la sénescence.

Je n’ai été confronté à cette problématique qu’à travers la maladie de ma mère qui s’est déclarée à 77 ans. En effet, je m’occupe d’elle presque 24 h sur 24 h depuis trois années. Et je l’ai vu perdre graduellement ses repères et passer dans un au-delà abstrait, un âge limite qui ne veut plus en être un…

Pris dans un étau duquel je ne pouvais plus sortir, je me suis posé d’innombrables questions et rappelé la trajectoire de l’humanité et les innombrables souffrances qui ont entouré la vieillesse depuis l’aube des temps…

Pourquoi vieillit-on ? Meurt-on ? Naît-on ? Pour quelles raisons ne traitons-nous pas mieux nos anciens ? Oh, sacrilège, il ne faudrait pas s’interroger ainsi dans un monde si matérialiste et hédoniste, dans lequel tout échafaudage spirituel devient immédiatement suspect ou rétrograde !

En fait, notre société moderne a horreur de la vieillesse. Elle ne s’en préoccupe que par défaut, d’une manière technocratique, en créant des lieux fermés qui géreront ce problème en échange d’une somme rondelette tournant en général autour de 1500 euros. Moyennant cette masse de billets, le retraité dépendant a le droit de vivre dans une maison de retraite, d’y être aidé par du personnel normalement dévoué…

On touche ici au premier écueil : l’argent. Combien de Français disposent de cette capacité financière correspondant au salaire médian estimé à 1580 euros ? Pour faire face à cette carence, l’État a mis en place des dispositifs sociaux – allocation personnalisée d’autonomie (APA), aide sociale supplémentaire – et les a transmis à la charge des départements qui, depuis quelques années, n’ont plus l’aisance financière d’avant.

Le deuxième trouble serait d’ordre spirituel. On a créé un marché du service à la personne alors que l’humanité a fonctionné par le passé avec les valeurs d’entraide familiale et sociale. Après le secteur des obsèques, cette appropriation économique démontre que l’homme moderne a oublié certaines valeurs qui lui ont bien servi pour survivre à travers les siècles…

Jadis, les personnes âgées faisaient entièrement partie de notre quotidien car elles vivaient auprès de nous et partageaient nos modes de vie. Cette mixité existe toujours dans certaines sociétés traditionnelles. Bien sûr, nous ne sommes plus en mesure de fonctionner comme autrefois. En tout cas, on pourrait du moins essayer d’inventer un modèle plus sociable et spirituel.

En réponse à cette gageure, le gouvernement actuel a travaillé sur la dépendance et a émis trois idées.

Augmenter les aides sociales est difficilement applicable en raison du fort endettement et du taux élevé des prélèvements obligatoires, et puis cela reviendrait à aider les plus riches par l’intermédiaire de l’APA puisque ce sont eux qui vivent le plus longtemps.

Organiser une préemption sur les héritages, « un gage sur patrimoine », selon l’expression d’Alain Vaisselle, rapporteur de la mission d’information du Sénat sur la dépendance, ne fera plaisir à personne. Pour rendre la mesure applicable, il faudrait l’opérer sur la famille et non seulement sur le ménage. Et une partie de la classe politique a peur que les intéressés refusent de rogner sur leur patrimoine au détriment de l’APA !

Rendre obligatoire l’assurance-dépendance est une proposition séduisante. Mais les compagnies d’assurance ne financeront jamais la totalité de la perte d’autonomie. Et puis leurs critères sont fortement éloignés de ceux des Conseils généraux.

On voit parfaitement ici que c’est compliqué de résoudre ce problème d’envergure. En plus, les dépenses de l’APA vont croître de manière exponentielle dans les années futures. Certains prédisent une augmentation de la durée de vie de l’homme jusqu’à deux cents ans !

À ce propos, la principale pierre d’achoppement de ces propositions gouvernementales est l’absence d’une grande idée, d’une vision à long terme. Et puis il est ici encore uniquement question d’argent et de redistribution aveugle, sans que ne soient évoquées une justice vis-à-vis des revenus et une évolution morale de notre société par rapport à la dépendance.

Vous me direz comment faire sans la monnaie ? N’entendrions-nous pas aussitôt des cris d’orfraie si l’on diminuait les aides allouées ? Sans conteste, l’argent est le nerf de la guerre du « service ». Mais il n’a jamais été conçu d’utiliser toutes les forces dont nous disposons. À savoir qu’à défaut de capacités financières, nous avons au moins du temps à redistribuer. Sur ce sujet délicat, un ministre du gouvernement a subi dernièrement les foudres des critiques lorsqu’il a évoqué de faire travailler un peu les RMIstes. Pourtant, si le projet était mieux expliqué et s’il n’était pas juste un effet d’annonce, on y verrait l’intérêt pour chacun d’entre nous d’exploiter le gisement des sans-emploi.

D’une pierre deux coups, les chômeurs volontaires, les réservistes d’un service citoyen, les retraités eux-mêmes, voire les soldats, participeraient à un effort national envers les personnes dépendantes au sein d’un service public ad hoc. En retour, ces aidants se verraient assurer d’un droit de formation dans le secteur des services à la personne ou bien dans une autre branche… Somme toute, du donnant-donnant pour récompenser socialement les personnes volontaires.

Dans cet ordre d’idée là, il faudrait distribuer plus rationnellement l’argent de l’APA. Ceux qui ont petite pension de vieillesse et qui n’ont pas de patrimoine pourraient bénéficier de la totalité du complément versé par l’APA. Les autres, plus aisés, devraient s’assurer obligatoirement durant leur vie. Leur indemnité serait relative à hauteur de leur pension de retraite, de leur patrimoine et de la part versée par les assurances.

Proposition utopiste ? Non, d’autres pays nous fournissent de multiples exemples d’adaptation et d’ajustement.  J’ai une tante, par exemple, en Autriche, qui est alitée depuis 5 ans. Ses trois enfants ont trouvé une solution familiale : la faire garder par une nièce qui est hébergée à son domicile. Pour ce travail, ils lui versent environ 1000 euros sans aucune aide de l’État autrichien.

Dans ce cas-là, ils devraient logiquement obtenir un soutien des autorités. Cela permettrait de régulariser la situation de la salariée et d’assister l’effort de la famille. L’adaptation est un mot-clé pour traiter les situations individuellement. Pour cela, il faudrait un instructeur unique. Ainsi, avec une centralisation du dossier, différentes solutions pourraient être validées. La reconnaissance en tant que salariée de la personne qui se dévoue quotidiennement autour de ses parents. De même, le développement des missions des concierges et autres gardiens dans le sens d’une surveillance et d’une assistance aux personnes âgées. La résidence Simone de Beauvoir à Rennes, modèle de mixité générationnelle, illustre parfaitement cette adaptation humaine et sociale.

En résumé, ce qui nous manque dans cette affaire, c’est de la souplesse, de la simplicité, de la réactivité, de la créativité, de la compréhension et du dévouement.

L’homme est né pour vieillir. Un jour, il vieillira peut-être pour renaître… On ne sait pas ce que l’avenir nous réserve. En attendant, il faut s’entraider…

 

Partager cet article
Repost0